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samedi 16 septembre 2023

Vue en live : Feist

 


Élysée Montmartre, le 15 septembre 2023

Beaucoup de choses à dire sur ce concert… Je déroulerai donc les choses de façon chronologique cette fois. Heures approximatives.

15 septembre 2023, aux alentours de 19h30 : arrivée sur les lieux de l’Élysée Montmartre (pied du Sacré Cœur, 18ème arrondissement) et découverte de l’étonnante scénographie du spectacle à venir de Leslie Feist. Petite scène circulaire positionnée au centre de la salle, autour de laquelle sont déjà assises quelques grappes de fans d’âge moyen et d’apparence cordiale. Surprise limitée : ce procédé original, Feist l’a expérimenté et affiné depuis deux ans maintenant – soit l’après-Covid – désirant à l’époque reconnecter le plus possible – et de façon non métaphorique – avec son public. Tout cela a été disséqué sur de nombreuses vidéos Youtube et stories Instagram depuis. Je connais la musique. La salle se remplit peu à peu mais sans excès : nous serons en (relativement) petit comité ce soir, avec un petit millier de personnes au grand maximum. C’était prévu là encore.

20h25 : le grand voile blanc masquant la scène derrière nous, inutilisée donc, s’anime tout à coup et découvre une vidéo live de Feist traversant tranquillement les coulisses pour se diriger vers nous (en POV – on voit ce qu’elle voit). Elle finit par arriver et fend la foule, occasionnant un petit mouvement d’euphorie assez proche d’une ambiance sectaire en vérité. Bon enfant dira-t-on. Je n’ai pas la chance de la voir passer devant moi.

20h27 : après quelques mots, Feist rapproche finalement le micro et débute. Par chance, elle chante alors face à nous (à moi en l'occurence), ce qui n’a rien d’évident en soi : par définition, les trois quarts de la salle n’ont pas cette chance. C’est le problème avec le concept de cercle. Interprétation parfaite de "The Redwing", petit trésor folk extrait de son dernier album (Multitudes) et déjà classique. Elle est seule sur scène, au fait. One woman show et unplugged. Easy.

Enchaînement sur "Century", une chanson absolument folle. Voici.

20h47 : les choses se corsent un peu. Après deux titres, Leslie se retourne finalement pour faire face à l’autre côté de la salle, plus fourni (et où se trouvent les photographes de presse accessoirement, perchés sur le grand balcon de l’Élysée). C’est attendu, mais agaçant. Tentative de changer de côté, peu concluante (foule compacte). Interprétation de "Mushaboom" intéressante mais vue d’un peu loin… Frustrant.


Entre temps, Leslie a confié sa petite webcam (qui commande ce que l’on voit sur le grand drap blanc) a un simple badaud dans le public (mais l’est-il vraiment ? J’ai des doutes). Le dénommé Louis fait alors le tour de la salle pour filmer tantôt Leslie en train de chanter sous différents angles tantôt les pieds de monsieur ou le sac à main de madame dans une geste artistique très Nouvelle Vague – tout cela étant donc projeté sur l'écran, parfois augmenté de divers effets spéciaux apparaissant comme par magie - trouvailles visuelles très proches de ce que l'on avait découvert dans les clips de "Borrow Trouble" et "Hiding Out in the Open" (album Multitudes là encore).

Je suis, j'ai peine à le dire, peu convaincu par ce procédé, qui me semble diluer l’intérêt principal de la représentation (Leslie Feist qui chante), et introduire une trivialité peu nécessaire. Et puis cela déconcentre un peu. Littéralement, on ne sait plus où donner de la tête… Le dos de Leslie ? L’écran ? Faut-il filmer cela pour garder une trace de ce moment étrange ? Je suis perdu. Certains dans le public y vont d’un « Louis ! ». Perplexité. Parfois, heureusement, il filme la scène, ce qui permet de voir Leslie de face.


20h55 : Leslie s’arrête un moment pour raconter un épisode de sa vie intervenu à Paris il y a plus de 20 ans avec une personne présente ce soir (une histoire de choix crucial faite sur une nappe de restaurant – on devine qu’elle a décidé de poursuivre sa carrière malgré les difficultés), et ne peut s’empêcher de pleurer. Cela dure bien deux ou trois minutes, et c’est troublant.

21h : interprétation de "Become The Earth" agrémentée d’effets spéciaux assez étonnants (la salle est filmée en live mais totalement vide, j’avoue ne pas comprendre). Le son nous entoure, de façon impressionnante. Chanson écrite pour son père mort en 2021.

21h15 : Alors qu’elle entame "I Took All Of My Ring Off", Leslie descend dans le public et, surprise, fend finalement la foule et le voile blanc pour découvrir la grande scène de l’Élysée Montmartre et les quatre musiciens qui l’attendaient ! J’étais, il faut le le dire, totalement à côté de la plaque. En revanche, je suis soudain positionné idéalement, plein centre… A partir de là, tout va bien.

Leslie nous offre "I Feel It All" et "My Moon My Man" pour bien lancer cette seconde partie, dans des versions rock assez enlevées. C’est validé.

Une heure de grande satisfaction de spectateur s’ensuit. Le groupe est excellent, Leslie au top, évidemment, alternant intelligemment entre moments rock et folk de son répertoire. Avec une touche de blues toujours. Et sa voix immuable. Grand bonheur de voir débarquer dans la setlist "Any Party", tirée de son album Pleasure, pas forcément le plus écouté, qu’elle dédie au grand Renaud Létang, son producteur français depuis les débuts (allez voir). On aurait aimé être de ces fêtes, nous aussi.

L’ami Chilly Gonzales fait une apparition lui aussi, assez logiquement (il était à côté, et vient de sortir un album intitulé French Kiss). Il l’accompagne au piano sur "The Limit to Your Love". C’est charmant.


22h15 : Version pour le moins inattendue de "1234", le hit, baignée dans une atmosphère toute rouge. Le morceau dure, dure, je filme jusqu’au bout malgré un mal de dos croissant (résultat ici). Après cela, alors que la fin de la soirée se profile irrémédiablement et que l’air est chargé de tendresse, Leslie descend dans le public pour le très joli "On Womankind" (sa contribution sur la question féministe). Nous nous frôlons. Scène de grande proximité avec une spectatrice aux anges, drapées toutes deux dans un grand voile vert. C’est la sororité du soir.

Et c’est la fin… Ou presque. Leslie réapparait dans un petit cercle de lumière, et nous offre le magnifique « Love Who We Are Meant To » en rappel. Derrière elle, sur le grand voile blanc, une main tourne les pages d’un carnet avec les mots. C’est parfait.

Sometimes we don’t get to… love who we are meant to. Et elle s’en va.


 

Plus de vidéos sur ma chaine Youtube.

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