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samedi 8 juin 2024

Le meilleur de Yumi Zouma, my NZ sweethearts

Yumi Zouma (photo: Jack Sheppard)

Yumi Zouma est un groupe d'indie-pop néo-zélandais, fondé en 2014 par deux des membres actuels (Charlie Ryder, Josh Burgess) et une vocaliste partie depuis... une formation très particulière à l'origine puisque tous trois vivaient à différents points de la Terre (suite au tremblement de terre de 2011 ayant dévasté Christchurch notamment, leur ville d'origine) et s’échangeaient leurs idées musicales par Internet. Un groupe totalement dématérialisé donc, très "MySpace", qui a publié un premier EP en 2014 de façon un peu anonyme, puis grâce au bouche à oreilles et à la blogosphère attiré l'attention d'un petit label new-yorkais relativement réputé (Cascine). Partenariat toujours en cours.

Pas mal de changements de line-up ensuite, et finalement l'arrivée de Christie Simpson au chant qui donne, avec l'utilisation discrète mais experte des claviers à partir de leur premier LP (Yoncalla, enregistré en France avec Philippe Zdar de Cassius), la marque sonore de Yumi Zouma jusqu'à aujourd'hui : une pop légère en apparence mais parfaitement calibrée, indéniablement du genre mélancolique mais inexplicablement joyeuse aussi, parsemée de petites lignes de basse ou de clavier ultra entraînantes - et de refrains absolument parfaits. Plusieurs albums au compteurs déjà, et plusieurs EP, tous numérotés de façon sommaire (I, II, III, IV). 

Le dernier en date (EP IV) est excellent, un peu plus porté sur les guitares par moments, et inclue notamment le titre qui m'a fait découvrir ce groupe ("KPR"), une vraie petite merveille... Il ouvre cette playlist.

Ma compilation personnelle de Yumi Zouma donc: 15 titres, 50 minutes, grand réservoir de douceur et de refrains délicieux. En avant-goût, ci-dessous, le clip assez mignon et étonnant d'un de leurs plus grands succès : "In Camera", extrait de leur troisième EP (EP III). Attention, gros twist à venir.


Et la playlist (cliquez dessus pour accéder à l'intégralité)


jeudi 22 juin 2023

Thousand : vie et mort de Stéphane Milochevitch


Alerte dénomination : Stéphane Milochevitch, anciennement connu sous le nom d'artiste Thousand, vient de décider de reprendre son vrai nom et sort un single sous cette nouvelle incarnation (ci-dessus), qui devrait apparemment être bientôt suivi d'un nouvel album (La bonne aventure). Une métamorphose pour revenir au point de départ donc.... C'est aussi cela la vie d'artiste.

Pour mémoire Thousand (puisqu'il fallait l'appeler comme ça à l'époque) avait connu un beau succès d'estime en 2018 avec Le tunnel végétal, virage pop assumé et élégant mélange de petites mélodies entraînantes et de textes poétiques et un peu cryptiques - et parfois porteurs d'une certaine sensualité souterraine. "La vie de mes sœurs", en particulier, avait tourné sur quelques platines, de façon tout à fait logique. C'était une chanson remarquable. Puis récidive en 2020 avec l'album Au Paradis, encore et toujours nanti d'un single impeccable  - le très joliment écrit "Mon dernier voyage".

Un titre qui se clôturait sur ses belles paroles d'ailleurs, probablement prémonitoires...

"C’est par un baiser que tu nommes le roi des juifs
Alors appelle-moi demain...
Demain Milochevitch."

Adieu Thousand donc. Débarrassé de cet alias pesant, il nous offre  aujourd'hui "Comme un aigle", un premier single déjà très réussi, bardé d'une petite boucle de synthé extrêmement entêtante et de lyrics toujours assez séduisants et gentiment sensuels... et rappelant un peu un certain Thousand, peut-être. Ce n'est pas bien grave.

A suivre.

jeudi 9 mars 2023

Album à venir : Hannah Jadagu

Crédit : Alex Kabundji

Hannah Jadagu, jeune artiste signée chez Sub Pop, sort son premier album le 19 mai : le simplement nommé Aperture (Ouverture en VF). 2 singles très aboutis sont déjà dans les bacs : "What you Did" et "Say it Now", faisant preuve tous les deux d’une bonne dose de power-pop bien électrique rappelant furieusement les années 90. Visiblement, on sait toujours corser les choses chez Sub Pop.

Américaine ayant grandi au Texas puis émigrée à New York, Hannah Jadagu a parait-il enregistré ce LP à Paris en compagnie d’un producteur local (Max Robert Baby), d’où le clip parisien de "Say It Now" où l’on devine notamment la fête foraine du jardin des Tuileries, sous un magnifique ciel bleu azur.

A propos de cette expérience (interview pour Clash) :

"Ce clip était une expérience très spéciale parce que ça s'est fait à Paris, la première fois que je suis partie là-haut. On a tourné ça en deux jours, sur le mode "une journée dans la vie d'Hanna", avec moi qui enregistre en studio et moi qui se ballade dans les rues. Le contraste avec les paroles [une histoire de rupture] est sympa, parce qu'il est vraiment impossible d'être triste plus de deux secondes à Paris"

Suffisant pour concourir aux Victoires de la Musique 2023 ?

Le clip de "Say It Now"

Le single plus récent, "What you did", est également très costaud. Attention, ça démarre fort direct.


dimanche 26 février 2023

Album à venir : Fenne Lily

 

Crédit : Nicole Loucaides

Fenne Lily (folk-rock, UK) vient de sortir un second single, "Dawncolored Horse", en prévision de son troisième album, Big Picture (sortie le 14 avril chez Dead Oceans). Inspiré d’un poème de l'écrivain américain Richard Brautigan (The Horse That Had a Flat Tire), cette jolie ballade aux accents country-rock est une ode au repli sur soi en période de pandémie (à deux), et à la possibilité (incertaine et éphémère) d’une relation saine. 

"Dans son poème, Brautigan parle de la femme qu'il aime comme d'une "forteresse respirante" ["breathing castle"], explique-t-elle à ce sujet. Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, mais pour moi il évoque ce sentiment d'intimité absolue. Ce sentiment de connaître quelqu'un si bien, que vous avez presque de presque vivre à l'intérieur de lui... Ça peut être un peu claustrophobique, mais avant que ça devienne étouffant c'est magnifique."

Fenne Lilly excelle dans cette petite déclaration avec sa voix toujours un peu cassée, entre fragilité et affirmation. "And it's alright..." chante-t-elle finalement en guise de réconfort, et on est tenté de la croire.

Elle désormais aux États-Unis (New York), où cet album a été enregistré.


Native de Dorset (Royaume-Uni), longtemps domiciliée à Bristol (encore une), Fenne Lily a sorti un album remarquable en 2020 (Breach, son deuxième personnel), où elle ajoute à son style folk/voix originel une bonne dose de guitares électriques un peu rêches – un travail supervisé par Steve Albini, le grand producteur rock US ayant notamment assisté Nirvana, PJ Harvey ou les Pixies. Le mix est appréciable.

Partiellement écrit à Berlin pendant une petite équipée solitaire assez incongrue (cf. plus bas), cet album dévoile par ailleurs l’humour assez mordant de son autrice, n’épargnant ni elle ni ses semblables, souvent masculins, patte bien visible par certains titres comme « I Used to Hate My Body but Now I Just Hate You » ou le très caustique « I, Nietzsche », récit d’un ancien boyfriend un peu snob parlant de lui et Nietzsche comme d'une seule entité, et préférant en définitive s’adonner à la lecture du grand philosophe allemand seul le soir que de consommer sa relation avec Fenne. Deutschland über alles, n'est-ce-pas.

Autre temps fort de cet album, toujours germanisant, la jolie ballade "Berlin", dédiée à l'iconique cité est-allemande où Fenne Lily a eu elle aussi sa petite épiphanie, 40 ans après David Bowie et Iggy. «  It’s not hard to be alone anymore » répète-t-elle comme un mantra dans ce titre pendant que les guitares électriques montent en puissance derrière elle, histoire de se prouver que.

Elle s’en expliquait dans un très bon entretien à Atwood Magazine en 2020, révélant être partie vivre un mois seule à Berlin après être rentrée d’une tournée, se sentant soudain un peu à l'étroit à la maison et voulant aller tâter la solitude dans un lieu étranger.

« J’étais restée seule à l’appart pendant plus d’un jour [une fois arrivée à Berlin] alors je me suis forcée à sortir, parce que je voulais me sentir un peu mise à l’épreuve et apprendre à me débrouiller seule. J’ai écrit « Berlin » ce soir-là, après avoir été au Berghain toute seule [une boite de Berlin, célèbre pour sa grande sélectivité à l’entrée et ses soirées électro débridées]. Je me disais « Voilà, je suis comme ça maintenant, je suis quelqu’un capable de sortir de ma zone de confort, bla bla bla. Je peux tout à fait aller seule dans un boite techno / sex club et passer un bon moment ». Bon, en fait, ça s’est passé comme j’imaginais que ça se passerait, c’est-à-dire que j’avais plutôt l’impression d’être un reporter en immersion spéciale, du genre Louie Theroux [reporter anglais très connu, sorte de Bernard de la Villardière un peu plus rock]… Je me sentais pas tellement dans mon élément. Et puis mon nez s’est mis à saigner et j’ai dû m'enfuir, mais en revenant à mon appartement je me disais « d’accord j’ai passé un moment de merde, mais c’était pas si difficile d’être toute seule. Je peux être ma propre amie. »

En voici une capitation live particulièrement réussie : 

 

Info concert : Fenne Lily sera en concert à Paris le 3 mai prochain (Point Éphémère, places sur DICE), et à Bruxelles le 24 avril (Ancienne Belgique, AB Club).

lundi 13 février 2023

Bientôt dans les bacs : Blondshell

Crédit photo : Daniel Topete

Blondshell, nom d'artiste de l'Américaine Sabrina Teitelbaum, sort son premier album (le self-titled Blondshell) le 14 mai prochain chez Partisan Records. Occupée pendant des années à concevoir de la "dark pop" experte un peu compliquée (sous le nom BAUM), Blondshell s'est finalement décidée pendant le confinement à revenir à ses premiers amours : le bon vieux grunge/punk de Seattle période Hole et Bikini Kill. Et à la série TV Veronica Mars, surprenant titre et sujet de son premier single, très court et définitivement punchy.

Source : NME


Elle s'en explique ici (traduction libre) :

" J'étais complètement accroc à la série "Veronica Mars" quand j'étais gamine, et j'étais en train de me replonger dedans quand j'écrivais cette chanson. Je voulais raconter cette période de mon enfance où j'ingérais sans m'en rendre compte beaucoup de choses qui me mettaient un peu mal à l'aise. "Gimme shelter" [paroles de la chanson] c'est une allusion à la chanson [des Rolling Stones], mais c'était aussi une façon de dire "s'il vous plait protégez-moi de la violence à la télé, dans les films, de New York, de toutes ces paroles de chanson étouffantes, etc". Ce titre raconte juste ça, toutes ces petites transgressions subies en permanence et leur effet sur moi (par exemple, grandir en considérant que les mecs sont attirants quand ils se comportent comme des connards)"

Autre influence évidente et revendiquée : la grande PJ Harvey, filiation qu'on retrouve plus clairement dans les 4 autres singles déjà publiés, dont la jolie ballade "Joiner" avec sa sonicité atmosphérique et ses quelques notes hauts perchées. Comme Polly Jean, Sabrina Teitelbaum sait concilier grosses guitares et sensibilité pop, et ça fonctionne.

Les 5 singles à écouter sur Spotify, dont "Joiner"


Je mets également le joli clip de "Sepsis" avec ses séquences de studio, ses images de gros chien sympathique qui bave et son grain vintage. Cette chanson évoque sa relation avec un ancien petit ami, pas très épanouissante à en croire les lyrics : " He wears a front-facing cap / The sex is almost always bad" (VF : "il porte une casquette en permanence / le sexe est quasiment toujours nul"). Ouch.

A ce sujet, Sabrina Teitelbaum évoquait son parcours personnel (bisexualité réprimée, anorexie latente) via une tribune parue dans le Huffington Post en 2017. 

Extrait (traduction libre) :

" La musique a joué un énorme rôle dans le fait de passer à un stade où j'étais incapable de même prononcer le mot "bisexuel" à finalement parader sur le campus avec mes potes toutes plus queer les unes que les autres, et toutes entièrement nous-mêmes. Je me disais que pour enfin arriver à m'accepter complètement il fallait que je me force un peu, comme dans une sorte de pensée positive ["fake it till you make it"]. J'ai écrit plein de chansons sur des femmes, en m’obligeant systématiquement à les jouer en live. Ça m'a permis d'amorcer le processus."

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Info concert : Blondshell sera à Paris le 13 mai (Point Éphémère) et à Tourcoing le 14 mai (Grand Mix).

vendredi 10 février 2023

Disque à venir : Lael Naele

Crédit photo : Wendy Lynch / Redfern

Lael Naele, artiste pop-folk US signée chez le prestigieux label Sub Pop, a un second album en magasin pour le 21 avril prochain (Stars Eaters Delight), dont un réjouissant premier single, "I am the river", a déjà fuité sur les plateformes. Construit sur deux notes d’orgue et une petite ligne de basse ultra-répétitive très Velvetienne, ce morceau tout à fait synth-pop représente un net virage par rapport à un premier album clairement plus folk (Acquainted with Night, 2019). Mouvement déjà amorcé avec un précédent single ("Hotline").

Native de Virginie, élevée dans une ferme à la campagne, Lael Neale a suivi un chemin un peu similaire à celui de Fishbach de l'autre côté de l’Atlantique : partie vivre sa passion musicale à Los Angeles, elle en a tiré au bout de quelques années de déambulations aléatoires un premier album folk un peu lent et poétique sur la survie en milieu citadin hostile, avant finalement de décider de tout plaquer et de revenir s’installer en Virginie loin du fracas et des sunlights d’Hollywood.

Comme elle l’explique elle-même :

« Acquainted with Night partait d'un effort d’introspection au milieu de tous les bruits et les lumières de Los Angeles qui m'entouraient constamment. Je cherchais par là à créer de l’espace et une forme de tranquillité intérieure, une rêverie. A l'inverse, quand je suis revenue m’installer à la ferme je me suis rendu compte au bout de quelque temps que j'avais besoin de remettre du son pour briser ce grand silence. Cet album est une chose plus extérieure. Il nait d’une envie de revenir dans le monde, de se sentir connectée, réveillée, de se retrouver à nouveau. »

Lael Neale sera à Paris le 21 avril, pour un concert à la Boule Noire, et le 18 mai à Tourcoing au Grand Mix.