Crédit photo : Daniel Topete |
Blondshell, nom d'artiste de l'Américaine Sabrina Teitelbaum, sort son premier album (le self-titled Blondshell) le 14 mai prochain chez Partisan Records. Occupée pendant des années à concevoir de la "dark pop" experte un peu compliquée (sous le nom BAUM), Blondshell s'est finalement décidée pendant le confinement à revenir à ses premiers amours : le bon vieux grunge/punk de Seattle période Hole et Bikini Kill. Et à la série TV Veronica Mars, surprenant titre et sujet de son premier single, très court et définitivement punchy.
Source : NME
Elle s'en explique ici (traduction libre) :
" J'étais complètement accroc à la série "Veronica Mars" quand j'étais gamine, et j'étais en train de me replonger dedans quand j'écrivais cette chanson. Je voulais raconter cette période de mon enfance où j'ingérais sans m'en rendre compte beaucoup de choses qui me mettaient un peu mal à l'aise. "Gimme shelter" [paroles de la chanson] c'est une allusion à la chanson [des Rolling Stones], mais c'était aussi une façon de dire "s'il vous plait protégez-moi de la violence à la télé, dans les films, de New York, de toutes ces paroles de chanson étouffantes, etc". Ce titre raconte juste ça, toutes ces petites transgressions subies en permanence et leur effet sur moi (par exemple, grandir en considérant que les mecs sont attirants quand ils se comportent comme des connards)"
Autre influence évidente et revendiquée : la grande PJ Harvey, filiation qu'on retrouve plus clairement dans les 4 autres singles déjà publiés, dont la jolie ballade "Joiner" avec sa sonicité atmosphérique et ses quelques notes hauts perchées. Comme Polly Jean, Sabrina Teitelbaum sait concilier grosses guitares et sensibilité pop, et ça fonctionne.
Les 5 singles à écouter sur Spotify, dont "Joiner"
Je mets également le joli clip de "Sepsis" avec ses séquences de studio, ses images de gros chien sympathique qui bave et son grain vintage. Cette chanson évoque sa relation avec un ancien petit ami, pas très épanouissante à en croire les lyrics : " He wears a front-facing cap / The sex is almost always bad" (VF : "il porte une casquette en permanence / le sexe est quasiment toujours nul"). Ouch.
A ce sujet, Sabrina Teitelbaum évoquait son parcours personnel (bisexualité réprimée, anorexie latente) via une tribune parue dans le Huffington Post en 2017.
Extrait (traduction libre) :
" La musique a joué un énorme rôle dans le fait de passer à un stade où j'étais incapable de même prononcer le mot "bisexuel" à finalement parader sur le campus avec mes potes toutes plus queer les unes que les autres, et toutes entièrement nous-mêmes. Je me disais que pour enfin arriver à m'accepter complètement il fallait que je me force un peu, comme dans une sorte de pensée positive ["fake it till you make it"]. J'ai écrit plein de chansons sur des femmes, en m’obligeant systématiquement à les jouer en live. Ça m'a permis d'amorcer le processus."
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Info concert : Blondshell sera à Paris le 13 mai (Point Éphémère) et à Tourcoing le 14 mai (Grand Mix).
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