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mercredi 15 février 2023

Vu en live : Stars


Stars (groupe pop canadien dont j’ai déjà parlé) était au Petit Bain mardi 14 février, faisant le plaisir d’une petite foule clairsemée mais gentiment enthousiaste. Deux événements majeurs étaient célébrés ce soir-là : la Saint-Valentin, mais surtout les 20 ans de leur second album phare (le bien-nommé Heart), sorti le 11 février 2003 et comportant notamment la chanson du même nom, joli hymne soft-pop pour âmes solitaires et romantiques comme Stars en a produit quelques-unes, logiquement offerte dès l’ouverture. "All right, I can say what you want me too..." (doo doo). Il manquait les violons (version studio), mais le cœur était là.

Le reste de la soirée s'écoulera comme d’ordinaire, en subtil maelstrom de petites ballades intimistes bien campées par les jolies voix claires d’Amy Millan / Torquill Campbell et de montées plus rock ou électro, programme bien résumé par le grand écart entre la sage ouverture (Heart) et la conclusion (No one is Lost), nettement plus euphorisante avec ses gros séquenceurs électroniques à la New Order.

Dans l’intervalle, Stars aura également invité quelques amis pour l’occasion – d’abord le classieux crooner Murray A. Lightburn (membre de The Dears, autre groupe montréalais), déjà présent en première partie, ensuite David Gedge, leader du groupe d’indie-rock anglais culte The Wedding Present, all-time favorite de Torquill Campbell – puis entonné avec une émotion visible "Capelton Hill", chanson-titre de leur dernier album écrite en hommage à une petite colline des abords de Montréal, et surtout à l’amitié persistante des 5 compères en dépit de toutes les épreuves et années passées. L’attachement, un thème récurrent dans toute leur discographie.

« On s’aime assez, expliquait Torquil Campbell l'an passé (Atwood Magazine). On s’aime vraiment. On a eu des enfants et on les a élevés ensemble, quasiment. Et puis on a partagé la mort de certains de nos proches, la maladie. Il y a beaucoup d’amour entre nous. »

Un amour que le groupe sait aussi diriger vers son public, épars mais fidèle, reprenant en chœur quand on lui demande de reprendre en chœur, et qui ne saurait trouver meilleure illustration que le pied gauche d’Amy Millan (cassé avant la tournée, accident), encastré dans une grosse botte d’immobilisation fluorescente décorée comme une boule à facettes et ne l’empêchant pas de chanter, jouer et même danser allégrement au son de la basse. C’est ça l’amour.

« Ce qu’on veut, concluait Torquill Campbell dans le même entretien, c’est être un groupe pour la cuisine ["a kitchen sink band"]. Si vous faites la vaisselle, on sera là à vos côtés… Pareil si vous venez de rompre avec votre copain ou votre copine, ou si vous regardez par la fenêtre. On est là. On veut être comme le lait dans le frigo ; c’est toujours là au cas où, et c’est bon pour vous. »

Rendez-vous est pris pour les 40 ans, le 14 février 2043.

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Extrait 1 : Take me to the riot, petite explosion power-pop


Extrait 2 : Dead Hearts, le pendant mélancolique



En bonus, l'album Heart à écouter via Spotify 


 

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