Le contexte : "Lover’s Spit" est un titre de Broken Social Scene, groupe d’indie-rock canadien formé à Toronto à la fin des années 90 et un peu difficile à décrire puisque comptant entre 6 et 30 membres en fonction des occasions, des concerts et des disques (noyau dur et anciens membres et/ou collaborateurs occasionnels). Ils produisent un rock assez dissonant et parfois un peu foutraque, mais rarement désintéressant – et avec beaucoup d’instruments. Feist en a fait partie officiellement à ses débuts, puis plus épisodiquement. Sa dernière incursion dans la disco de Broken Social Scene date de leur dernier album en 2017 (Hug of Thunder), sur l’excellent titre du même nom.
Extraite de You Forgot It In People (2002), le second album de BSS, "Lover’s Spit" est quant à elle une jolie ballade rock planante tranchant un peu avec le son très noise du reste de l’album, que l’on retrouve tout de même en fond sonore dans une version plus atmosphérique avec divers larsens et crissements de guitare. Écrite par Kevin Drew (lead vocals et guitare), la chanson semble évoquer la lassitude morale face aux relations sentimentales et sexuelles sans lendemain, et la volonté de « grow old and do some shit ». Un titre assez méditatif se déployant sur plus de 6 minutes
La version originale
L’autre version, ci-dessous, est une captation live lors d’un concert de Feist en 2007, alors déjà auréolée du succès de son premier album (Let It Die). Une demi-reprise, puisque Feist avait participé à l’album You Forgot It In People, mais pas à ce titre précisément. La qualité sonore et visuelle de la vidéo, amateure, est évidemment imparfaite, mais qu'importe. Feist, qui arbore ici une tenue rouge Haribo assez saisissante, est rejointe par son compère Kevin Drew sur une scène alors désertée de tous ses musiciens, pour un petit moment qu'on devine intime. Elle se charge ensuite de la partie vocale, tandis qu’un Kevin Drew beaucoup plus casual en t-shirt noir y va de quelques petites notes de piano mélancoliques bien senties, et d'un ou deux murmures au micro. Une version unplugged clairement plus dépouillée que l’originale, mais qui ne trahit rien de l’esprit. Le choix scénographique de Feist (sur le piano debout) y est sans doute pour quelque chose. Ses talents de vocaliste aussi.
All these people drinking lover’s pit…
Le live de Feist & Kevin Drew
PS : pour ceux que la vie et l’œuvre de Feist intéresse un peu, il y a par ailleurs l'excellent documentaire Look At What The Light Did Now (en accès libre sur Youtube), plongée dans le processus de création sonore et artistique de l'album The Reminder (2009). Les plus patriotes d'entre vous apprécieront les passages en France : l'album en question a en effet été enregistré au studio La Frette, célèbre et atypique endroit localisé à La-Frette-sur-Seine (95). Vous apprendrez également comment manipuler psychologiquement une amie afin de la faire sauter par la fenêtre (cf. clip de "Mushaboom").
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