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dimanche 24 septembre 2023

Vus en live : Nation of Language

 

Au Trabendo, le 23 septembre 2023

Explosion synth-pop ce soir à la Villette. Trois jours avant New Order – hasard du calendrier – ce sont leurs jeunes émules hipstero-Brooklyniens de Nation of Language qui investissent le Trabendo ce soir avec leurs quelques hits électro-rock vibrants comme des moteurs de Boeing. Une bonne entrée en matière et en genre. Résultat : une heure et demie de show total à la frontière de la pop, du post-punk et du clubbing - une définition de la New Wave, peut-être, et la recette de NOL depuis quelques années désormais. Bref, ça fonctionne.

On pense ce qu’on veut de la discographie de Nation of Language – trois galettes au compteur jusque-là, dont le dernier sorti il y a dix jours (Strange Disciple) – cela n’a quasiment aucune importance : c’est sur scène que le subtil cocktail ordonné par Ian Devaney et Aidan Noell (couple à la ville et derrière la console) prend véritablement vie, propulsé par l’énergie folle de monsieur et les beats imparables de madame – et l’on n’oublie pas le travail méthodique d’Alex MacKay à la basse.

Ian au chant, surtout, est une expérience pour le spectateur que nous sommes : parfois lesté d’une guitare, l’homme prend toute sa mesure quand il peut enfin la poser à terre et se mettre à sautiller dans absolument tous les sens possibles et imaginables sur scène, se démenant comme un damné tout en montant élégamment dans les aigus lorsque le moment l'exige. Grimaces, gesticulations. De l’intérêt de ne pas avoir de batteur, aussi : tout le fond de scène est un grand espace vide, ouvert au vide à la danse. Il l’occupe et l’investit tout entier. Particulièrement en forme ce soir, il nous gratifie de moult loopings et virevoltes tandis qu’Aidan fait péter la salle avec ses boîtes à rythmes. Quel instrument. L’euphorie gagne la salle, quasi constante. Boum, boum. Mais un boum boum mélodique, souvent lyrique. Parfois même, crépusculaire. C’est leur cocktail. Lumières roses pétantes et fumée magnifient le tout. C’est une soirée club très particulière qui nous est offerte ce soir. Est-ce de l’électro ou du goth-rock d’ailleurs ? Ce n’est pas bien clair. Ni très important. Ian continue d’ailleurs de tournoyer comme un derviche sur sa petite scène personnelle, absolument indifférent à la question, et Aidan d’agiter la tête et parfois même bien plus que cela derrière ses machines. Une folle savante. Que font-ils le soir chez eux après le dîner, ces deux-là ? Le mystère est complet et obsédant.

L’heure tourne au milieu de tout cela. Boum continu. Ian se démultiplie. Il est ici et là, devant et derrière à la fois. Aidan ploie sur le poids du beat. La chose prend parfois des tonalités transcendantales, mais fondamentalement terrestres aussi. Le mot « orgamisque » me vient pour décrire le phénomène, comme une évidence. La dimension physique de cette performance ne peut échapper à personne. Le charme sauvage des deux individus non plus. Vous les avez vus les deux, franchement ? C’est indécent. Le reste ? Ne connaissant pas tous leurs titres sur le bout des doigts, je serais bien en peine de faire un déroulé plus précis. Succession de grosses basses et de lignes de synthés diaboliques, cela c’est certain. "September Again" est un grand moment, c’est un fait également. Ian manque de toucher le plafond. A un moment, c'est la fin. Puis ils reviennent. "On Division St", hit génial et attendu toute la soirée, arrive enfin. C’est grand. Ils partent, puis reviennent encore. Apparemment ils ont passé un bon moment. Nous aussi.

C’est grand, la synth-pop.

 

"On Division St"


 

"Too Much, Enough" 

 


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