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dimanche 17 décembre 2023

Erlend Øye, une vie en 15 titres


Petite rétrospective sur la vie et l’œuvre d'Erlend Øye, moitié du remarquable duo folk norvégien Kings of Convenience, et bien plus que cela encore... Car en plus de 25 ans de carrière maintenant (...), le grand échalas à la chevelure rousse de feu et aux larges lunettes d'éternel étudiant en lettres a touché à un peu tout, vécu ici et là et monté un nombre à peine calculable de projets musicaux solo ou pas, pour le plus grand bonheur de moi, son plus grand fan. Et de quelques autres peut-être ? Qu'importe.

Découverte rapide et chronologique en 15 titres, du siècle dernier au notre. Playlist Spotify disponible plus bas.


Skog - "Blålysning" (1996)

Pour l’anecdote. En 1996 les Kings of Convenience n’existent pas encore mais Erlend fait déjà de la musique avec Eirik Glambek Bøe, et deux autres personnes qui ne resteront pas dans l’histoire. Deux faits étonnants : Erlend seul au chant (en Norvégien) et un style post-punk beaucoup plus proche de The Cure (leur inspiration) que du folk épuré des Kings. 


Kings of Convenience - "Failure" (2001)

Premier album mythique des Princes du Confort, moelleux et boisé à souhait. Rôles inversés d’emblée, puisque c’est maintenant Eirik qui prend le lead à la voix, Erlend l’appuyant pour les refrains et les harmonies. Sauf sur ce titre donc, dont le rythme légèrement entêtant préfigure déjà un peu les futures expérimentations du grand roux avec des lunettes rectangles, qui vit alors à Londres – d’où la relation à longue distance Erlend/Eirik du clip.


Royksöpp feat Erlend Øye - "Poor Leno" (2002)

Versus, compilation de remixs électros du premier album des Kings, sort 6 mois après ce dernier seulement : premier signe des échanges étonnants mais féconds entre folk nordique et musique électronique. Le duo norvégien Röyksopp est de la partie et invite ensuite Erlend sur son premier LP sorti l’année suivante. Et lui donne des idées.


Erlend Øye – "Sudden Rush" (2003)

En 2002 Erlend fait sa "David Bowie 1976" et part vivre à Berlin, capitale est-allemande de la musique électronique qui l’attire alors au moins autant que le folk cristallin des Kings. S’ensuit Unrest, un premier album solo de pop très electronica et par ailleurs enregistré dans 10 villes différentes. Monsieur à la bougeotte… Ce "Sudden Rush" porte bien son nom.


Erlend Øye – "The Black Keys Work" (2004)

Toujours à Berlin, toujours à fond dans l’électro, Erlend sort sa propre édition de DJ-Kicks, avec pas mal d’artistes électro d’Europe et le "If I Ever Feel Better" de Phoenix aussi, bizarrement. Ce single est lui sorti quelque semaines auparavant, et remixé dans l’album (version retenue dans la playlist, la première n’étant pas dans Spotify).


Kings of Convenience – "I’d Rather Dance With You" (2004)

Deuxième grand écart, sens inverse. Trois ans après leurs débuts les Kings reviennent avec un second album toujours aussi calme. Erlend est toujours un peu en retrait aux vocals, mais signe tout de même ce petit hit pop absolument savoureux, et prouvant définitivement qu'il n’est pas interdit d’aimer la guitare sèche ET de vouloir faire quelques pas de danse… Contagieux.


The Whitest Boy Alive – "Burning" (2006)

N’ayant pas assez de projets parallèles, Erlend fonde à Berlin un nouveau groupe avec trois amis allemands. Leur musique, mélange de pop et d’electronica très Erlend-compatible, se révèle surtout sur leur premier album, et particulièrement sur ce premier single légèrement sautillant mais sans excès, very Norway.


Kings of Convenience – "Mrs Cold" (2009)

Début de la période latine d’Erlend Øye, qui quitte finalement Berlin quelques temps après pour s’aventurer dans le Sud de l’Europe – il se fixera finalement en Sicile dans les années 2010, à Syracuse. Dans le même élan, le troisième album des Kings est lui traversé de petites rythmiques bossa, comme sur cette petite ritournelle chantée par Erlend et dont le clip doucement printanier est tourné à Provins (France).


Erlend Øye – "La prima estate" (2013)

Officiellement installé en Italie, Erlend lance une énième carrière parallèle ou perpendiculaire, cette fois de folk singer italien... Première livraison, non suivie d’effet pendant des années : cette magnifique incantation à l’été portée par un épique solo de flûte traversière. Grosse bouffée de soleil.


Erlend Øye – "Garota" (2014)

Second album solo d’Erlend, qui fait cette fois appel à Hjálmar, un groupe de reggae islandais (!), pour composer avec lui ce superbe Legao, rempli de basses, de cuivres et de cordes à foison, et de beaucoup de paroles honnêtes et touchantes de ce cher ami Erlend. Enregistré à Reykjavìk mais d’une chaleur évidente. 


Erlend Øye – "Rainman" (2014)

Avant-dernier titre de Legao. Une chanson d'adieu sans raucune, et d'une grande beauté : « loving you is like waiting for the rain to come… ». Simple, émouvant. Clip par Clara Cebrián, peintre/graphiste espagnole et déjà sa compagne à l’époque.


Erlend Øye & Sebastian Maschat – "Price" (2020)

Petite pause créative de quelques années, puis en 2020 le Covid frappe et Erlend se retrouve bloqué dans un hôtel mexicain avec Sebastian Maschat (The Whitest Boy Alive). C’est la quarantaine. Qu’à cela ne tienne, nait ainsi un album live intitulé Quarantine at El Ganzo. Retour au folk pour l'occasion, avec ce joli titre mélancolique qui aurait tout à fait sa place sur un album des Kings.


Kings of Convenience – "Fever" (2021)

Dernier album des Kings en date ! Un retour au sommet évidemment. Malgré la sobriété ambiante Erlend parvient encore une fois à placer une petite mélodie pop plus chaloupée, faisant joliment ici rimer épidémie et sentiments pour sa tendre. « Fever, you got fever, driving around on your scooter… ». C'est mignon.


Erlend Øye – "Spider" (2023)

EP surprise sorti en début d’année, consécutif à un court séjour au Mexique pour suivre Clara Cebrián, toujours. Soudain homme au foyer, Erlend s’ennuie quelques secondes dans la grande villa puis se met rapidement à jouer une ou deux chansons. Celle-ci parle d’araignée au plafond et peut sembler un peu idiote à première vue mais non, ça ne l’est pas. De l’art de faire beaucoup avec rien du tout.


Erlend Øye & La Comitiva – "Matrimonio di Ruggiero" (2023)

Le dernier groupe en date d’Erlend, formé à Syracuse pour jouer du folk italien en mode chorale de village. Très old school. Un retour aux sources façon 2001 pour l’homme qui approche maintenant des 50 ans… Et après ? On a hâte de voir. En attendez vieni, al matrimonio di Ruggiero... Potresti farmi compagnia.

La la la.

 

 

Et la playlist Spotify (extraits, cliquez ICI pour la totalité)


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