Porridge Radio (photo personnelle) |
Au Trabendo, le 5 décembre 2024
Soirée sur courant alternatif hier soir au Trabendo : le quatuor so indie de Brighton emmené par Dana Margolin débarque pour la troisième fois de l’année à Paris* et ce n’est pas la fois de trop. Salle complète depuis quelques jours, et studieuse : en dehors de deux fans anglais so pissed** ("could you just shut the fuck up" finit par leur intimer Dana, impériale) l’ambiance est rock mais plus que bon enfant. Le punk sans les punks… ou "l’esprit punk sans le côté musical du punk" résume un moment Dana, à propos du dernier show au Centre Pompidou si j’ai bien compris (pas présent).
Pas punk, pas punk, n’exagérons rien. Durant la grosse heure que nous offre Porridge Radio sur scène nombre d’instants seront
marqués par des guitares assourdissantes et fracassantes, certes plus post-punk
que punk mais quand même… Mentions pour "Anybody" et "Lavender,
Rasberries", deux gros titres de leur remarquable LP sorti cette année (Clouds In The Sky They Will Always Be There For Me), ou le plus
ancien "Born Confused" (2021) avec son "thank you for making me happy!" répété en bouche pendant une bonne minute trente comme un mantra un peu glacé - une spécialité de la dame. Mais avant
cela Dana et sa troupe auront commencé par la fin, avec l’époustouflant "Sick Of The Blues"
qui conclut pourtant leur dernier LP. Un mélange de ballade blues et banger grunge qui résume bien le projet.
Autres contradictions, autres contrastes : le format
du concert, bâti sur une alternance de morceaux « rock » joués à quatre
et de moments solo pour Dana Margolin, centre du dispositif. Difficile d’enflammer
autant la salle avec sa seule guitare évidemment, mais la néo Londonienne (également peintre) s’y essaie et n’est
pas ridicule, alternant là encore entre petites complaintes bluesy et soudaine explosion de fureur. Meilleur exemple sur l'iconique "Birthday Party", où elle passe deux minutes éprouvantes à agiter sa guitare dans tous les sens et implorant « I don't wanna bе loved, I don't wanna be loved, I don't wanna be loved.. » (fois 10). Elle s'y prend mal.
Petite émotion dans la salle, à peine perturbée par les flashs Instagram. Sur l'estrade la lumière est faible
mais l’entoure toujours d'un léger halo... Dana seule en scène. Ses acolytes reviendront ensuite, avec les excellents Dan
Hutchins et Sam Yardley à la guitare et basse (haut à rayures et marcel respectivement,
du plus beau genre), mais hélas pas la claviériste Georgie Stott, retenue à
Brighton pour des soucis perso au dernier moment… Une amie la remplace, pour la
première fois ce soir. Pas facile. Petite fausse note sur le début de "Anybody",
qui doit être repris. Personne ne se plaint, au contraire. Elle sera applaudie.
Petite préférence pour ces efforts collectifs d’ailleurs,
les moments solos de Dana M étant troublants par instants mais prenant
peut-être un peu de place dans l’équilibre général du live… 50/50 à vue de nez je
dirais, ce qui n’est pas forcément le ratio rêvé (avis personnel). A moins que
l’euphorie électrique des titres joués dans l’intervalle proviennent aussi, en
partie, de ce va et vient. C’est un débat***. "Back To the Radio" (2022)
est jouée à la perfection quoi qu’il en soit, toutes guitares dehors mais sans
forcer le trait. « Lock all the windows and SHUT all the doors… » Le tempo
et le son ne font que monter et c'est parfait.
Le gig finira techniquement là-dessus, avant le
rappel obligé : deux solos de Dana M (dont le fameux "Birthday
Party") et "Sweet" pour finir, qui comme son nom ne l’indique
pas finira dans une douce orgie de guitares poussées au max… Porridge Radio
aura joué sur tous les notes ce soir et tant mieux.
* Après un passage au Arte Festival et au centre Pompidou pour un concert spécial.
** Comprendre : bourré.
*** Après vérification, possible que ce format soit juste consécutif à l'absence de Georgie Stott... Réserves de ma part retirées si c'est le cas.
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