Crédit : Brian Ach / Something in the Water |
Information : Mac DeMarco, le petit branleur canadien installé aux États-Unis le plus sympathique des années 2010, a sorti le mois dernier un album entièrement composé d’instrumentaux, intitulé "Five Easy Hot Dogs" (à ne pas confondre avec son documentaire Pepperoni Playboy, qui est indescriptible). On y trouve notamment les titres "Vancouver", "Vancouver 2", ou encore "Vancouver 3". La tracklist est épuisante.
Conçue au cours d’un road trip solitaire de quelques mois sur
la côte californienne puis le grand Nord, cette œuvre placide s’apparente plus à un
playlist Youtube de relaxation qu’à un album de rock, même indie, mais cela
peut valoir le coup de l’écouter. Pourquoi ? La réponse n’est pas claire.
Comme le résumait Mac DeMarco, de son vrai nom Vernor Smith IV, dans un long entretien pour les Inrocks :
« Cet album, il n’a pas de single, et je n’en ai rien à foutre si personne ne l’écoute. J’ai la chance d’être à un moment de ma carrière où je peux faire ce que je veux. Je me suis éclaté à faire ce disque, et j’espère que les gens vont se l’approprier, mais quoi qu’il en soit, il occupe une place spéciale, vraiment spéciale, pour moi. »
Cela étant dit, je ne saurais pas dire si je recommande cet album ou non. Le voici (mis en ligne gratuitement) :
Confidence personnelle : j’ai croisé la route de Mac Demarco pour la première fois en 2015, suite au visionnage du film Ce sentiment de l'été (de Mikhaël Hers), dont deux chansons de Mac DeMarco figuraient au générique : la très planante "Chamber of Reflection", et surtout "Brother", interprétée en live par Mac lui-même dans un cameo épique en salopette kaki devant Judith Chemla et Anders Danielsen Lie, toujours splendides, et plus accessoirement Joshua Safdie (des frères Safdie). Depuis notre relation n’a cessé de gagner en profondeur.
Multi-instrumentiste, grand adepte du do-it-yourself et du son low-fidelity (lo-fi), Mac Demarco est particulièrement célèbre pour ses petits accords de
guitare stridents très jangle-pop (un exemple représentatif : "Freaking Up the Neighborhood"), son usage délicat de la réverbération et son goût immodéré pour les vieux sons de synthé qui réchauffent le cœur (cf. vidéo en fin d'article). Ce n’est
peut-être pas le plus doué du quartier (quoique), mais c’est un amour de musicien.
Côté discographie, Salad Days (2014) est sans doute son album le plus populaire - ou le précédent peut-être, intitulé 2. On trouve notamment dans ce dernier une chanson appelée "Ode to
Viceroy", qui est un hommage à une vieille marque de cigarette un peu
ringarde (et un jeu de mot sur l’Ode à la Joie). Il s’en expliquait récemment dans une interview, déclarant qu’« il n’essaie pas de mettre des cigarettes
dans la bouche des jeunes » mais que tout de même « fumer c’est
marrant, boire de l’alcool c’est marrant, prendre de la drogue c’est marrant…
Les cigarettes c’est super ». Il ne faut pas prendre cela au pied de la lettre.
Pour finir, un clip dans lequel Mac Demarco fait l’imbécile ("Another one"), comme toujours, et accessoirement une excellente chanson.
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