Le 22 avril 1989, Thierry Ardisson reçoit Alan Vega et son groupe Suicide dans "Lunettes noires pour Nuits blanches", l'iconique rendez-vous hebdomadaire de la jet-set parisienne et des camés de la fin des eighties. Le playback, la clope au doigt d'Alan Vega, l'accent de titi parisien blasé d'Ardisson, le décor princier-chic du Palace, le public qui danse le slow : tout ici a inexorablement vieilli.
Formé dans les années 70 à New-York, Suicide (duo d'Alan Vega et Martin Rev) est l'un de ces groupes au style musical mal définissable qui aura influencé des tonnes de groupes postérieurs tout en étant quasiment inconnu du grand public. Pionniers d'une forme d'électro-punk très primaire, ils sont par ailleurs crédités pour avoir (peut-être) inventé le terme de "punk music" quelque part au milieu des années 70, à l'époque où ils se produisaient dans des petites salles lugubres avec d'autres futures icônes proto-punk comme Television ou les New York Dolls.
Sont largement responsables de la popularisation des boîtes à rythme, qui produira toutes les ramifications que l'on sait dans la pop music et au-delà. Leur premier album, Suicide, contient une demi-douzaine de petites boucles électro assez hypnotisantes, voire obsédantes, parfaites pour une salle d'attente de cabinet psychiatrique.
En bonus, l'interview d'Alan Vega par Thierry Ardisson dans la même émission. C'est assez court et plutôt superficiel, mais pourquoi pas.
A noter également, pour rester en France, l'excellent duo d'Alan Vega avec notre icône nationale Christophe, "Tangerine", sorti quelques semaines avant la mort du premier. Vega et Christophe avaient en commun un goût prononcé pour l'électro planante et les ambiances sonores un peu inquiétantes, bien entendable dans ce titre (album Les vestiges du chaos, 2016). Un très beau testament.
Un documentaire sur Christophe sort d'ailleurs en salles ce mercredi.
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