Une des charmantes surprises de l'année 2022 (album sorti en novembre, Bayonet Records). Date un peu, mais mieux vaut tard que jamais.
Installé aujourd’hui à Chicago (Illinois), formé originellement à Cincinnati (Ohio), Smut est un groupe de rock alternatif américain mais dont à peu près toutes les références musicales viennent de Grande-Bretagne et de l’indie-pop des années 90 - Oasis, Blur et les Smiths étant les premiers noms sortant de leur bouche en interview. How The Light Felt est leur premier album long, après déjà pas mal de singles et EPs sortis depuis 2017 : des productions assez garage-rock / noise d’abord, puis s’orientant davantage vers l’indie-rock et pop "classique" ayant fait le sel des 90’s outre-Manche. L’influence de Mazzy Star et surtout des Sundays, groupe culte éphémère de la période, semble particulièrement évidente sur certains titres, de leur son jangle-pop assez aérien à la belle voix claire de Tay Roebuck (chanteuse et lyriciste), réminiscente de celles d'Hope Sandoval et Harriet Wheeler.
Mais How The Light Felt n’est pas un album complexe pour autant, ou une compilation d’influences diverses et obscures allant de Led Zeppelin au funk gallois des années 60 : c’est simplement un très bon album de pop/rock, court mais dense, sachant efficacement marier mélodies pop nostalgiques et petites poussées rock plus électriques quand il le faut. C’est un bon album.
"After Silver Leaves" notamment, pourrait tout à fait être un hit radio instantané, avec son joli refrain faussement naïf et ses petits riffs mineurs qui carillonnent doucement – le son d’accompagnement parfait pour une ballade automnale par exemple, le long d’une rivière ou d’un petit canal industriel bordé de feuilles rouges-orangées. "Supersolar" sonne comme un single oublié des Cranberries - et pas le plus mauvais. "Let me hate" et "Believe you me", quant à elles écrites en mémoire de la sœur de Tay Roebuck - qui s'est suicidée il y a quelques années - sont deux ballades indéniablement touchantes, écrites avec force et concision sans larmoyosité superflue.
« Winter came and the
phone calls stopped. The hills caved in and the rain held off » nous
raconte par exemple Tay Roebuck dans "Believe you me", autant attentive ici aux sentiments qu'aux images qui savent les saisir. Tout cela sonne globalement assez juste, et puis ce n'est pas très long (35 minutes) : vraiment aucune excuse pour ne pas tenter le coup.
Le clip de After Silver Leaves, qui peut difficilement être plus 90's
Info concert : Smut n’a pas de dates prévues en Europe prochainement, à ce stade à tout cas. Je surveille.
L'album complet sur Bandcamp
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire