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jeudi 27 avril 2023

New Order et la mélancolie : tentative de synthèse

 


New Order est essentiellement connu pour ses chansons rythmées et extatiques, héraut d’une synth-pop dansante et toujours rock-oriented parfaite pour remuer la tête et les membres inférieurs. Tout le monde sait cela. Ceci étant dit, il me paraissait nécessaire de battre un peu en brèche cette image convenue et de vous présenter, au contraire, 12 titres intensément mélancoliques et (un peu) tristes. Sponsorisé par la si douce voix de Bernard Sumner, qui est un ange.

Dans l’ordre plus ou moins chronologique, avec la playlist Spotify disponible ICI (et en bas de l'article avec extraits).

"Thieves Like Us" (single, 1982)

Le plus grand hit du lot sans doute, sorti d’abord comme face B de "Blue Monday" puis single à part entière en 1984. Synthés sirupeux enrobant une magnifique petite ligne de basse de Mr. Hook (une de ses préférées). Une chanson à la gloire du grand sentiment (« love, love, love, love...») mais qui n’oublie pas de regarder la réalité en face, New Order-style : « it’s called love, and it belongs to everyone but us*… » conclut Sumner un peu fataliste. Titre tiré d'un film de Robert Altman (du même nom).

A savoir : la version longue originale met un temps assez conséquent à démarrer (plus de deux minutes d'intro) mais scintille de mille lumières, si vous avez la foi.

* "Ça s'appelle l'amour, et la Terre y a droit mais pas nous..."

"1963" (single, 1982)

Face B de l’immense hit "True Faith". Nettement plus low-tempo, et contant l’histoire étrange d’un JF Kennedy demandant à Lee Harvey Oswald de le débarrasser de Jacquie avant d’être shooté par erreur (moment complotisme).

"Run" (Technique, 1989)

Classiquissime rock ballad perdue au milieu du très électro-friendly Technique. Comme souvent, le meilleur vient avec la longue instru finale et son petit guitar riff lancinant. Pour l’anecdote, le folkman John Denver a réussi à extorquer quelques dollars à New Order pour un prétendu plagiat de son propre succès "Leaving On a Jet Plane". Inique.

"Regret" / "Ruined In a Day" / "Everyone Everywhere" (Republic, 1993)

Trois chansons extraites de Republic, de loin l’album le plus doucereux et tristoune du groupe. J’y reviendrai très prochainement.

"Vicious Streak" (Get Ready, 2001)

La seule chanson trainant en route dans un album nettement plus rock que le précédent, voulu comme un retour aux fondamentaux. Peut-être un peu longue, mais c’est aussi l’attrait de ce groupe.

"Restless" (Music Complete, 2015)

Première piste du retour triomphal – et inattendu – de New Order en 2015 (sans Peter Hook, définitivement brouillé avec Sumner et les autres). L’âge aidant, un assez émouvant appel à fuir les fracas du monde et à prendre un peu de repos.

"Academic" / "Nothing But a Fool" (idem)

Même album, même esprit.

"Love Will Tear Us Apart" (Album live "NOMC15", 2015)

Déjà entendu parler de Ian Curtis et d’un petit groupe nommé Joy Division ? Reprise live à la Brixton Academy d’une des plus grandes chansons écrites par l’ancien camarade de Sumner, Hook et Morris il y a bien longtemps. Rejouée pour la première fois en 1998 après 20 ans de silence.

"Atmosphere" (idem)

Même live, même auteur. Sortie une première fois en mars 1980, puis ressortie en mai après la mort de Ian Curtis. Les amples synthés, en plus d’installer une ambiance d’enterrement gothique très propre au nord de l’Angleterre post-industriel et pré-tatchérien, préfigurent déjà les expérimentations futures de New Order. "People like you, find it easy…"

 


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