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mercredi 1 mars 2023

Vue en live : Cléa Vincent

 

Le duo pop français Kim & Cléa se produisait mardi soir à la Belle Maison (Bagnolet), devant un petit public globalement souriant et n’hésitant pas parfois à taper du doigt – et quelques enfants. Une performance intime et courageuse, sans la moindre percussion pour se camoufler en cas de ratés. Un synthé, une guitare, et vaille que vaille.

A la guitare donc, Kim Stanislas Giani, vieux routard de la scène pop indé française qui a beaucoup écrit pour d’autres (Dionysos et Olivia Ruiz entre autres) et aussi pour lui-même, dans une multitude de projets plus ou moins baroques. Au clavier, Cléa Vincent, figure de la new wave française et francilienne depuis quelques années, ancienne compagnonne de route de Fishbach, Juliette Armanet et autres parangonnes d’une pop francophone décomplexée. Ils composent et jouent ensemble et séparément, ou l’inverse.

Connaissant nettement mieux cette dernière (désolé Kim), voici deux de ses compositions personnelles interprétées au cours de cette soirée.

"Samba", non dénuée d’un petit chaloupé


"Château Perdu", plus stoïque, dans une version très unplugged


C’est avec cette dernière chanson, dans sa version originale très entêtante, que Cléa Vincent s’est principalement fait connaître du grand public en 2014, avant de sortir un premier album (Retiens mon désir) deux ans plus tard. Elle a récidivé en 2019 avec un excellent opus, Nuits sans sommeil, rempli de petites rengaines synth-pop très aisément fredonnables et de rimes malines. Le titre "Sexe d’un garçon" s’ouvre notamment sur ces mots : « Féline un jour, tomboy pour toujours » avant de conclure par « je ne veux pas être mise de té-cô, comme Miss Météo ». C’est dit. A noter également "Maldonne", un duo tout à fait charmant avec le chanteur Voyou (les rares lecteurs de ce blog s’en souviennent peut-être). Les solos de synthé ne manquent pas dans l’ensemble.


Depuis Cléa Vincent s’est également lancée dans la samba-pop (ou bossapop), à la faveur d’un prof de musique fan de Caetano Veloso, de pas mal d’audace créative et (plus tard) d’une grande tournée en Amérique Centrale où elle est désormais une véritable vedette internationale (j’aime le croire). Trois EP sont nés de ce projet : Tropi-Cléa 1, 2 et 3. Le premier extrait du live en fait partie.

Mais le cœur de Cléa Vincent reste heureusement de ce côté de l’Atlantique, et même un peu plus près encore. Elle s’en expliquait dans un entretien pour La Face B, en citant notamment Maxime Leforestier.

« Finalement, c’est assez commun d’écrire sur un lieu. « C’est une maison bleue, adossée à la colline… ». Xela, ou même Bahia sur l’EP précédent, sont des villes qui représentent des choses qu’à la fois je connais et que je ne connais pas. Elles restent très mystérieuses. J’y mets un peu mes projections françaises, mes sensations. Par ailleurs j’ai aussi une chanson sur mon tout premier EP – Non mais oui – qui dit « Ton voyage est fini, bienvenue à Paris ». Parce que Paris, malgré tous mes voyages, reste ma ville préférée au monde. »

Merci à elle.

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Info concert : Cléa Vincent sera à Montreuil jeudi 2 mars (La Marbrerie), pour une soirée "Carte Blanche" avec tout un tas d’amis. Le groupe Les Clopes, « mélange de new wave et de schlag » dont elle fait également partie avec Kim Stanislas Giani, tourne aussi en France de temps en temps. Cela donne ça par exemple :

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