Photo personnelle (et qualité qui va avec) |
La folk-héroïne Fenne Lily, récente autrice d’un troisième album nommé Big Picture, était mercredi soir au Point Éphémère pour un concert s’annonçant déjà historique : en plus d’être le centre du monde, notre belle capitale était en effet la dernière date d’une tournée européenne débutée trois semaines plus tôt en Grande-Bretagne – le pays de naissance et d’éducation de Fenne Lily, bien qu’elle vive et travaille désormais aux États-Unis (là où est notamment installé son label, Dead Oceans). A last show and back to New York donc ! A nous d’en profiter.
Une soirée qui débute globalement bien : après une première partie de bonne facture (Naima Bock, chanteuse folk à voix perçante tendance celtisante), la playlist pre-show nous offre ainsi l’immense "Anthems for a 17 year-old girl" de Broken Social Scene (on se plait à imaginer Fenne l’écouter religieusement dans sa chambre d’adolescente tardive à 17 ans le nez collé à la fenêtre, détaillant dehors les mornes paysages de Dorset), avant d’enchaîner quelques instants plus tard par "Androgynous", titre culte des Replacements qui sera passé non pas une fois mais deux (!), la seconde carrément au moment d’introduire Fenne et ses musiciens sur le podium du Point FMR…Chills.
Une entrée sur scène qui coïncide d'ailleurs bien avec le contenu (légèrement) subversif de ce titre, Fenne L. revêtant ce soir un jumpsuit en denim blanc d’une certaine élégance et androgynie, justement, flanquée à gauche et à droite de ses trois musiciens – tous masculins (bass, guitar, drums). Ne reste plus qu’à jouer quelques chansons et le tour est joué.
Début de show classique par la suite, et un petit air de déjà entendu... Après "Map In Japan" (première track de son dernier album, et bonne
entrée en matière intimiste), Fenne enchaîne sur les deux premiers singles du
même opus ("Dawncolored Horse" et "Lights Light Up")…
et incidemment seconde et troisième piste de l’album. Compte-t-elle nous faire tout
l’album dans l’ordre, comme pour le tribut d'un album-culte de Mettalica ou Pink Floyd 30 ans après ? A voir.
La suite, heureusement (on apprécie tout de même ses anciens titres), sera un peu plus variée, et sans grande surprise (c’est le principe d’un live) souvent sensiblement plus rock et punchy que les originaux : quelques titres phares de son très bon second album (Breach) auront les honneurs de la soirée, ainsi qu’un fan favorite de son premier LP On Hold ("Top To Toe"), rejoué pour la première fois depuis des années lors de cette tournée… Un titre qui évoque des souvenirs de crush adolescent mal terminé, dans une veine confessionnelle plutôt bien sentie.
Cette révélation, c’est à noter, Fenne nous la fait après de nombreux autres intermèdes vocaux personnels tantôt cocasses, tantôt un peu touchants : les problèmes de passeport de son guitariste, sa crise de stress avant de monter sur scène ce soir, ses tentatives de broderie pendant le confinement, l’histoire derrière l’histoire du titre "Birthday" (un épisode de tromperie un peu glauque, cf. plus bas), elle livre tout cela avec une certaine verve très british et un accent imparable. Brexit, quel Brexit ? Le peuple britannique est toujours avec nous.
Et la soirée touche finalement à sa fin… Fenne et ses boys auront joué une petite heure et demie (je n’ai pas chronométré), devant une grosse centaine de personnes conquises. Là-dessus ils saluent, repartent en coulisses, et demain back to the States. Enfin bon, il faudra revenir.
Quelques extraits pour finir (vidéos perso, qualité contestable)
Extrait de "Lights Light Up", premier single de Big Picture, et second titre joué de la soirée.
"Berlin" en intégralité, le petit « hit » de son second album, et une de mes pistes favorites (je racontais l’histoire de cette chanson étonnante dans un article récent)
Extrait de "Birthday", ayant donné lieu à une petite explication de texte (une histoire de tromperie par un boyfriend à Barcelone, lui et la troisième personne impliquée étant également artistes et chanteurs… Apparemment l’histoire a été racontée de diverses façons dans trois albums. On préfère celle-là).
Et pour finir : "Top To Toe" en mode très intime, jouée en premier rappel seule sur scène. "So I'm changing all my days to make your nights...". A l'aise Fenne.
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Prochain live prévu : Lael Neale à la Boule Noire (17 mai). J'essaierai également de gratter quelques vidéos de Blondshell au Point FMR le 13 mai (absence personnelle hélas)... Tous les efforts de vidéastes sont les bienvenus.
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